Avant d’être considérée comme un risque, l’inondation désigne le phénomène naturel de submersion d’espaces habituellement hors-d’eau. Elle est engendrée par des précipitations intenses et peut se manifester différemment selon s’il s’agit : des crues d’un cours d’eau, de ruissellements de versants, de remontées de nappes… Le risque inondation, lui, peut être abordé comme étant l’exposition d’enjeux humains à ces aléas naturels.
La réduction du risque inondation est complexe et implique une compréhension approfondie du fonctionnement hydrologique à l’échelle du bassin versant. La gestion du risque inondation nécessite un accompagnement durable afin de préparer l’ensemble du territoire à anticiper ces événements. Elle est encadrée par un ensemble de documents stratégiques permettant de planifier les actions de prévention, de prévision et de protection nécessaires. Leur objectif commun vise à réduire les dommages potentiels sur la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique.
Voir l’onglet: Gestion du risque inondation sur le Bassin de l’Agout
Situé en exterminé du quart Sud Est de la France, le bassin versant de l’Agout est soumis à deux influences climatiques :
Cette situation se traduit d’un point de vue pluviométrique, avec un territoire exposé à 3 types de perturbations pluvieuses majeures :
Le bassin de l’Agout a connu des crues plus marquantes dans son histoire contemporaine. Leurs effets sur les cours d’eau varient largement selon l’origine météorologique des évènements pluvieux. En particulier l’Agout et le Thoré ont subi des crues de nature et de temporalité très différentes.
La crue de 1930
Crue de référence sur le bassin de l’Agout, elle est d’origine méditerranéenne. Elle survient dans un contexte de sols très saturés et enneigés sur les monts de Lacaune. La fonte du manteau neigeux aurait fortement contribué à la crue. A Castres, l’eau est montée jusqu’à 7 m de hauteur en l’espace de 6 heures avec un débit maximum estimé entre 1000 m3/s et 1500 m3/s.
Le niveau d’eau est également monté jusqu’à 7 m de hauteur sur le Thoré avec un maximum concomitant avec l’Agout. Le Sor a lui aussi connu une crue importante mais le débit n’est pas estimé. Le record d’Europe de hauteur d’eau est observé à Lavaur avec 15m sur étiage, du fait de la concomitance des crues du Thoré, de l’Agout et du Sor. Le Dadou a lui apporté environ 700 m3/s.
Cette crue aurait fait plus de 200 morts !
La crue de 1996
Deuxième crue la plus forte du XXième siècle après celle de 1930, elle survient également sur des sols saturés. L’automne 1996 a en effet été l’un des plus arrosés du siècle et le débit à Castres la veille de la pointe de crue était déjà de 65 m3/s. Elle est consécutive à événement cévenol localisé sur toute la partie Sud Est du bassin versant, peu intense mais étendu dans le temps (5 jours).
L’amont du bassin est particulièrement touché avec délivre des débits importants (crue décennale sur le Gijou et l’Agout à Fraisse-sur-Agout) mais non exceptionnels. A Castres du fait de la saturation des sols et des apports des affluents le débit est de 520 m3/s, correspondant à une crue centennale. Le Sor et le Dadou ont peu été touché, permettant une atténuation des débits vers l’aval. A contrario, le Thoré a particulièrement bien répondu aux précipitations avec un débit de 544 m3/s à Labruguière, soit plus qu’une crue centennale.
La crue de 1999
Elle se caractérise par une pluviométrie particulièrement intense avec 232 en 1 jour, et survient sur des sols secs. L’épicentre du phénomène pluvieux est situé sur l’Agout amont et le haut Thoré avec 480 mm en 3 jours.
Le Thoré a réagi de manière exceptionnelle avec un débit supérieur à 535 m3/s à Mazamet. En revanche la crue n’a pas été particulièrement significative sur l’Agout. De même, son impact sur le Sor et le Dadou est resté limité.
On déplore 4 décès consécutifs à des glissements de terrain à Labastide-Rouairoux