Origine des crues

Origine des crues

D’un point de vue pluviométrique, la situation de l’Agout, dans le quart Sud Est de la France, le rend sensible aux 3 types de perturbations pluvieuses majeures observées dans le secteur :

• Les pluies océaniques
• Les pluies cévenoles
• Les pluies méditerranéennes

Ces différentes pluies engendrent des crues du même nom qui sont décrites ci-dessous :
Les crues océaniques

Les plus nombreuses, elles s’avèrent être importantes sur les reliefs des monts Lacaune.
« Ces phénomènes ont pour cause atmosphérique les situations suivantes : dépression au Nord Nord-Est sur la mer du Nord ou encore sur la Manche et le Nord de la France ; zone de baisse empiétant largement sur l’Aquitaine ; anticyclone sur le Sud-Ouest de la péninsule ibérique avec isobares convexes vers le Nord-Est ; en conséquence, passage de systèmes nuageux avec nimbus chassés par des vents à composante Ouest sur toute la France, sauf dans sa partie méditerranéenne. On constate très souvent des crues océaniques simultanées du Lot, du Tarn supérieur, de la Saône et de la Seine ; suivant la latitude plus ou moins septentrionale de l’anticyclone, du cyclone et de la zone de baisse, les poussées les plus remarquables ont lieu en Aquitaine, ou plus au Nord. » (issu du régime du Lot de M.Pardé).
Pour de pareilles crues, les précipitations sont accentuées par l’effet orographique : l’ensemble des zones montagneuses font face à l’ouest et viennent bloquer les masses nuageuses sur le secteur de Castres. Les massifs de Ségala (bassin versant du Dadou) sont aussi touchés par ce type d’événement.
Le Sor excentré par rapport au reste du bassin versant et ayant une orientation Sud-Nord est peu impacté.

Les épisodes cévenols

Ces phénomènes apparaissent lorsque les vents de Sud chargés d’humidité et provenant de Méditerranée rencontrent les versants Sud du Massif Central. Ces épisodes sont rares sur l’Agout.
« Les causes atmosphériques de ces phénomènes paraissent correspondre au schéma suivant : anticyclone sur l’Italie avec convexité isobarique tournée vers le Nord-Ouest ; dépression entre l’Irlande et la côte Nord d’Espagne ; les vents pluvieux du Sud-Est, attirés ainsi à l’assaut du Massif Central, donnent un temps menaçant ; celui-ci aboutit à des orages terribles sur les pentes et un peu au-delà lorsque s’avance, vers le golfe du Lion ou la basse vallée du Rhône, soit la dépression principale, soit un centre d’action secondaire, soit une protubérance isobarique en V articulée en cyclone plus septentrional. »
Pour ce type d’épisode, seule la partie orientale du bassin versant est touchée jusqu’à la commune de Brassac. Les Monts Lacaune et la montagne Noire constituent un écran qui ne peut être franchi par les courants chaud de la Méditerranée.

Crues dites «méditerranéennes complexes»

Générées par des pluies automnales, elles sont particulièrement fortes sur l’ensemble du bassin versant à l’exception de l’aval du Dadou.
Ce phénomène particulier s’explique par l’action couplée d’une dépression sur l’Aquitaine et d’anticyclones émetteurs de vents humides (l’un fixé sur l’Espagne et l’autre sur l’Italie).
Il est identifié dans la genèse de ces pluies, une influence méditerranéenne forte. Compte tenu de la violence de certains épisodes sur la Lozère et de leur concordance avec des crues simultanées sur l’Hérault, elles peuvent être apparentées au type cévenol. Elles en diffèrent par une étendue plus grande : la Montagne Noire et les Monts de Lacaune, ne constituent plus un écran contre les vents humides. Le Sor et le Thoré sont particulièrement concernés par ce type d’événement.
Ces phénomènes ont donc une origine complexe : des trombes d’eau d’allure cévenole forment toujours le flot puissant qui les caractérise à l’amont, et cette masse est renforcée en aval, soit par une extension anormale de l’averse cévenole soit plutôt par l’entrée en scène d’une averse de type océanique dont le rôle peut être effacé ou très affirmé.