Définition :
Les zones humides sont définies dans le code de l’environnement comme « des terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année » (Art. L.211-1).
Les zones humides sont des milieux marqués par la présence temporaire ou permanente d’eau et qui accueillent une flore spécifique. Une zone est qualifiée d’humide lorsqu’elle répond à l’un des deux critères suivants :
- Une végétation qui a des besoins élevés en eau, dite « hygrophile », qui peut être composée d’herbacées, comme le Jonc diffus, ou d’arbres, comme les Saules.
- Un sol marqué physiquement par la présence d’une nappe d’eau temporaire ou permanente : ce sont les « traces d’hydromorphie » généralement constituées de taches de fer rouillé ou de fer réduit, grisâtre. La plupart du temps, cette nappe d’eau n’est pas visible en surface puisqu’elle circule dans le sol.
Le terme de zone humide regroupe différents types de milieux : forêts alluviales, prairies humides, tourbières ou encore marécages etc. Sur le territoire, ce sont les tourbières et les prairies humides qui dominent.
Rôles :
Les zones humides remplissent de nombreux rôles, qu’ils soient d’ordre :
- Hydrologique : ralentissement des ruissellements, écrêtement des crues, redistribution de l’eau aux rivières en période d’étiage etc.
- Biogéochimique : assimilation végétale de l’azote, stockage de carbone etc.
- Biologique : réservoirs de biodiversité etc.
Elles fournissent également des services d’ordre socio-économique : assurance sécheresse pour les éleveurs par la production de ressources fourragères complémentaires, alimentation en eau potable etc.
Mais ces aptitudes diffèrent grandement d’un type de zone humide à un autre et en fonction des territoires. Ainsi, notre connaissance du rôle que les zones humides remplissent réellement sur les ressources en eau du territoire reste encore lacunaire. Pour y remédier, l’EPAGE Agout a fait appel au bureau d’étude Scop Sagne pour mettre en place un réseau de suivi ambitieux. Au total, une centaine de capteurs enregistrant le niveau des nappes d’eau ont été répartis sur 40 zones humides. Ce dispositif, qui a vocation à devenir pérenne, permettra d’évaluer le rôle hydrologique des zones humides mais également de suivre leur évolution dans le contexte du changement climatique.
Malgré leurs nombreux rôles, les zones humides subissent des dégradations : assèchement pour l’aménagement, intensification de l’agriculture et urbanisation. On estime que 50% des zones humides ont disparue en France entre 1960 et 1990. Une zone humide dégradée est moins efficace pour réaliser les nombreuses fonctions : moins de stockage de l’eau ou devient une source de carbone au lieu d’un puit de carbone.
Sur le bassin versant de l’Agout, il a été recensé plus de 6000 ha de zones humides, soit environ 1.7% de la superficie du bassin versant. Cependant de nombreuses zones humides restent encore à découvrir.